ZOOM SUR la Compagnie f.o.u.i.c

Faut Oublier Un Instant Clotilde a été fondé en 2001 par le binôme Clotilde Morgiève et Jean-Christophe Dollé, tous les deux formés à l’ESAD (Paris 1992/1995).

Ils créent Tout un oiseau, de R. Morgiève en 2003. En 2006, ils décident de tenter l’aventure Avignon off avec une création, Blue.fr. L’expérience est réussie, la compagnie résiste et se consolide, le spectacle suscite l’intérêt des professionnels et fait l’objet de 106 représentations. Abilifaïe Léponaix (2010) est l’occasion des premiers partenariats « institutionnels », l’ADAMI lui apportant son soutien. Ce spectacle remporte par ailleurs le prix du public ADAMI. Mangez-le si vous voulez remporte le prix Public du festival d’Anjou en 2013 et est nommé 2 fois aux Molières (mise en scène & spectacle visuel). En 2014, la compagnie reçoit le Prix ADAMI Théâtre 2014 pour l’ensemble de son travail. Timeline, soutenu par Arcadi, l’Adami et lauréat du fonds SACD en 2016 est actuellement en tournée ainsi que Acteur 2.0, Ma virtuelle et Mé Mo, trois petites formes nomades conçues pour le territoire de Plaine Commune où la compagnie est en résidence de création depuis 2015 à la MTD d’Épinay-sur-Seine.

f.o.u.i.c # binôme associe son travail de création à une prise de contact directe avec les publics multiples d’Épinay au travers d’ateliers hebdomadaires, de stages, dans nombreux dispositifs soutenus par le département ou les aides de politiques de la ville.

L'EQUIPE DE CREATION

Marie Hervé est SCÉNOGRAPHE et participe aux spectacles de Ladislas Chollat, Louise Moaty, Joël Pommerat, Pierre-Yves Chapalain. Véritable partenaire de réflexion et de création de la compagnie c’est le 3ème spectacle qu’elle conçoit avec f.o.u.i.c. Nous ne découvrons Julien Derivaz que très récemment. ACTEUR formé au TNB, son collectif Bajour remporte le prix des lycéens au festival Impatience avec le spectacle Un homme qui fume c’est plus sain. Talent Adami en 2017, c’est à Avignon qu’il rencontre JC Dollé, alors coauteur de Paroles d’Acteurs, mis en scène par Frank Vercruyssen (TG STAN). Nous rencontrons Soizic Tietto, et François Leneveu sur la tournée de Mangez-le si vous voulez comme régisseurs. Depuis incontournables référents technique de la compagnie, nous leur confions respectivement la création du DISPOSITIF SONORE, et les MANIPULATIONS MAGIQUES. Leïla Moguez est comédienne, metteuse en scène, auteur et dirige la compagnie Anansi, ce qui en fait une ASSISTANTE hors pair. Julia Brochier est costumière de la conception à la confection. Pour cette nouvelle création elle conçoit des PROTHESES. Arthur Chavaudret est MAGICIEN, travaille avec le collectif de magie nouvelle 14:20 et participe tout récemment à la création des effets visuels de Faust à la Comédie française. Les MUSIQUES sont composées par JC Dollé et Noé. Noé apporte au spectacle sa jeunesse, sa fragilité et une certaine nostalgie, quand Jean-Christophe lui imprime son côté râpeux, désespéré et rock. Nous retrouvons Cyril Hamès, lequel après avoir créé les LUMIERES de Tout un oiseau, Blue.fr et Abilifaïe Léponaix, pose ses valises au théâtre de Rungis et s’il ne court plus les routes, il continue néanmoins à travailler avec de nombreux metteurs en scène.

JE VOLE... ET LE RESTE JE LE DIRAI AUX OMBRES

• LE SUJET •
Richard réalise enfin son rêve d’enfant. Voler.
Il sait depuis toujours que ses pouvoirs surnaturels se manifesteront.
Alors il s’élance depuis la petite fenêtre.
Cette pièce prend corps dans l’espace de sa chute. Une seconde.
Une seconde pour ouvrir le journal intime de Richard Durn, convoquer des souvenirs réels ou fantasmés, et plonger dans la psyché du tueur de Nanterre.

La question du terrorisme est ici posée. Comment passe-ton d’un prétexte prétendument humaniste à un acte sanguinaire ? Comment peut-on se rêver Gandhi et agir comme Kouachi ? Où gît le mensonge ?
Et si le journal intime de Richard D n’était qu’une escroquerie cherchant à justifier un acte purement violent ? Nous aurait-il manipulés ?

Nous sommes le 28 mars 2002, 10h20. Richard Durn se jette par la fenêtre de la salle d’interrogatoire du 36 quai des Orfèvres, et durant une seconde, dans sa tête, tout reprend vie. Les personnages du quotidien, les rencontres d’un soir, les héros imaginaires se côtoient et s’entrechoquent pêle-mêle dans son espace intérieur : sa mère, son seul ami, la vendeuse d’armes, le professeur d’art dramatique, Roberto Zucco, l’amoureuse de Bosnie, Robocop, l’adjointe au maire et Brad Pitt.

De ce chaos de la pensée, extraire un sens, trouver une explication et peut-être les miettes d’une humanité dépiautée.

 

• UN ESPACE SCENIQUE PROTEIFORME •
La pièce se passe dans un espace étrange, le lieu de l’imaginaire, le lieu du souvenir avec tout ce qu’il a d’approximatif, de fantasmé ou d’enrichi sur la réalité. Les êtres s’y dévoilent sous un jour particulier, subjectif, les lieux et les visages se juxtaposent comme dans les rêves.
Nous sommes à la fois sur un terrain vague et dans la cuisine d’un modeste appartement, dans un séjour cafardeux et sur le parking d’un night-club. La violence de la ville s’invite partout dans les obsessions monomaniaques du tueur.


• NE PAS MONTRER LE PERSONNAGE PRINCIPAL •
Présent à chaque instant de la pièce, Richard D. n’apparaît jamais sur scène. Sa chaise est vide, on ne le voit pas, on ne l’entend pas. Les personnages saisissent ses réponses comme s’ils voyaient un fantôme qui nous reste invisible. Nous ne devinons les mots de Richard qu’en creux, par les réponses de ses interlocuteurs.

Le monstre doit rester dans le lieu de l’invisible. Lui donner chair ce serait dissiper son opacité et peut-être même l’absoudre.


• MONTRER LE LIEU DE L’INCONSCIENT
 •
Une cage de verre trône au centre de l’espace scénique. C’est la tour de contrôle, le lieu métaphorique où se prennent les décisions, où s’analysent les situations. C’est le cerveau de Richard. C’est aussi le lieu où se fabrique le spectacle à vue des spectateurs. On s’y dispute, on y enquête à la recherche d’une mémoire perdue, on s’y change, on y crée en direct les atmosphères sonores. Autour de cette tour de contrôle, les espaces vont s’ouvrir, apparaître et disparaître. Le mystère de ces espaces successifs est soutenu par la colla- boration avec Arthur Chavaudret, pratiquant laMagie Nouvelle avec le Collectif 14:20 et à qui il revient la charge de créer un sentiment d’apesanteur, comme si le réel nous échappait, comme si le temps stoppé net avait la capacité d’arrêter dans sa chute chaque objet et chaque être.

Et nous voici dans les méandres de la pensée chaotique de Richard D.


• LA MUSIQUE, LES SONS
 •
Partenaires indéfectibles de nos créations, ils reflètent ici l’intériorité tourmentée de Richard D. et son envahissement. Aux mélodies naïves succèdent de grandes vagues hypnotiques, un petit piano d’enfant se frotte à une guitare électrique saturée, des instruments acoustiques font face à des samples électroniques, mixés et créés en direct par les comédiens à l’aide de Pads préprogrammés. Toutes les voix sont amplifiées, donnant l’impression confuse de se perdre dans la tête de Richard D. et une sensation d’enfermement. La musique, les sons et leur traitement participent à l’oppression de cette lente montée vers l’inéluctable.

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