Solenn Denis – Autrice de SANDRE et KESHI

SOLENN DENIS

PUBLICATIONS

Heil Angels (Editions Moire, recueil Microclimats, 2014)

Sandre (Editions Lansman, 2014)

Valse lente (Editions Lansman, 2014)

Valse lente (L’avant scène théâtre, 2013)

Sstockholm (Editions Lansman, 2012)

Humains (Editions Lansman, 2012)

Fred Le Chevalier (Opus Délits, 2013)

PRIX

Bourse du CNT pour Sstockholm (2011)

Prix Godot pour Sstockholm (2012)

Bourse des Journées de Lyon des auteurs pour Sandre (2013)

Bourse Beaumarchais théâtre SACD pour Sandre (2013)

Bourse Beaumarchais SACD / France Culture pour la pièce radiophonique Gender Disphoria (2013)

Bourse de la DGCA compagnonnage auteur/metteur en scène (2014)

BIOGRAPHIE

Solenn Denis est née à Lyon vers quatorze ans, de ce professeur de théâtre communiste qui un jour lui a dit : « Toi tu seras une grande ». Étant mort depuis, elle se trouve dans l’impossibilité de savoir une grande quoi. Mais comme ça trépigne, comme ça crie à l’intérieur ! Et elle se dit qu’on ne peut pas mourir tant qu’on a des choses à dire. Alors elle écrit. Du théâtre car elle veut fabriquer des mots qui se disent. Pas des mots de tête pour un lecteur silencieux. Des mots façonnés pour vivre dans la chair. Écrire dans cette solitude qu’elle aime, puis donner cela aux autres et qu’ils s’en amusent. Elle donne corps et eux soufflent la vie. Alors, elle prend cette décision comme on décide de rentrer dans les ordres, elle fera de sa vie des drames.

 

Langue pendue au bout de ses dix doigts, Solenn Denis aime raconter des histoires. Pas des mensonges. Des histoires. Et tous les moyens sont bons. Corps, mots, photos, vidéos, whisky, cadavres exquis, sons. Plonger dans les profondeurs de l’âme humaine. Découvrir. Décortiquer. Comprendre. Ausculter l’âme d’anti-héro.ïne.s monstrueux.ses aux pensées erratiques, aux paroles brisées, aux failles qui bées, prêt.e.s à brouiller les pistes, sauter dans le vide, foutre le feu au destin. Chercher d’autres chemins, inventer d’autres possibles, mettre en perspective, la maïeutique tout ça tout ça. Inspirée par les tragédies antiques autant que les faits divers, écrire mettre en scène jouer, vivre un cran au-dessus du réel… Passer sa vie à ça. Faire des drames. Le labeur et les paillettes.

 

En 2014, elle donne jour, avec le comédien Erwan Daouphars, à la Compagnie du Denisyak afin de porter au plateau son écriture à vif. Artistes associés de différents centres dramatiques nationaux, scènes nationales et conventionnées, ils ont créé ensemble SSTOCKHOLM, SANDRE, SPASMES, SCELùS, PUISSANCE 3 et bientôt BéBé & DOUDOU, édités entre autres aux éditions Lansman.

A PROPOS DE KESHI

« Moi je crois qu’un auteur, une autrice, c’est un peu comme un Serial Killer, il a son mode opératoire. Et à chaque nouvel écrit, à chaque nouveau meurtre, il procède plus ou moins de la même façon, répète les gestes dans un nouveau frisson. J’ai remarqué ça. Que pour écrire, une fois avoir débroussaillé dans mon cerveau de quoi j’avais envie de parler, j’avais besoin de faire deux choses. D’une part me nourrir de penseur.euse.s sur notre société et nos comportements – sociologues, psychologues, philosophes, afin d’avoir un socle solide d’intelligence et qui n’est pas la mienne mais la met en ébullition, et d’autre part, interviewer mes semblables pour recueillir leurs paroles, récolter leurs témoignages de vie et sur lesquels laisser déborder mon imagination à créer de la fiction.

 

Pour écrire Keshi, il y aura donc eu à Tahiti pendant deux mois incroyables le temps des rencontres, des paroles qui se déploient, des mots qui sortent du bout des doigts. Tous ces gens qui ont partagé un peu de leur temps et de leurs histoires et de leur confiance, rencontrés ici et là, à la maison de quartier de Faa’a et son faa’pu, en détention à Papeari et à Nuutania, au petit théâtre de Papeete où nous avons reçu des jeunes suivis par la PJJ. Et puis dans les semaines qui ont suivi, des recherches plus sociologiques avec notamment la lecture du rapport de l’INJEP – Institut National de la Jeunesse et de l’Éducation Populaire « Les violences familiales en Polynésie française, Entrer, vivre et sortir de la violence », et psychologiques avec la thèse de la polynésienne Poetua Deane « Moi, je voulais juste une famille », Étude clinique et psychopathologique des auteurs de violences intrafamiliales récidivistes en Polynésie française.

 

Oui car il était question de travailler sur les violences familiales et les secrets de famille. C’était une envie du CAMéLéON, d’oser s’attaquer à ce sujet pas facile mais néanmoins nécessaire afin de se frotter à une certaine réalité sociale et qui turlupine et peut-être se dire que parler des choses qui turlupinent, c’est un début d’un mouvement vers quelque chose de plus doux. Après il a fallu laisser résonner, infuser, oublier tout presque, puis laisser s’inventer ce qui arrive je ne sais trop comment soudain jusque dans mes doigts. Voir les personnages grandir, devenir autonomes. Les laisser faire. Réaliser que ce que tu es en train d’écrire est dans la lignée des pures tragédies classiques comme en Grèce Antique, mais ici maintenant à Tahiti.

 

Et c’est drôle parce que s’il y a la tradition des danses et des chants et des contes oraux, il n’y a jamais eu de tragédie classique en Polynésie. Et pourtant, les Polynésien.ne.s, ressemblent beaucoup à ces personnages de tragédie Antique, gargantuesques demi-Dieux puissants connectés aux éléments et qui semblent capables de les dompter. Alors en inventer une aujourd’hui qui reprend les codes du héros et de sa quête mais qui parle de nous, de la famille, de nos violences, de nos secrets, et de l’amour, des amours, de comment grandir, de comment pardonner aux autres et se pardonner à soi, et comment avancer avec ce qu’on se trimballe en gardant confiance en Demain. Et c’est comme ça qu’Hereau, Otilia, Teko et Koba m’ont prise (par) la main pour que je raconte leur histoire façonnée de toutes ces rencontres, toutes ces lectures, tout un méandre d’expérience s et de circonvolutions de mo cerveau, et de ces quelques mois de vie à Tahiti où mon cœur est à tout jamais attaché.

THEATRE

2020/2022 TÉLÉPHONE-MOI mes : f.o.u.i.c. Théâtre, MTD Epinay, MDC Nevers, Avon, Dijon, Besançon, Scène Nationale de Château Gontier, CDN de Bagneux, 11 Théâtre ( Avignon)

2014/2021 SSTOCKHOLM mes : Le Denisyak, Théâtre de la Loge, Glob Théâtre, CDN du Préau, Théâtre National de Bordeaux, Théâtre de la Tempête

2019 ROUGE DENTS mes : Pierre Cuq, CDN de Vire & Théâtre de la Villette SI VOUS ETES DES HOMMES de S. Valetti, mes : Catherine Marnas, Théâtre des Halles

2017/2019 SCELUS mes : Le Denisyak, La Manufacture, Festival Mythos

2012/2018 MAMAN DANS LE VENT mes : J. Descorde, Festival Avignon, La Verrière, CDN des Îlets, Lucernaire, TAPS, tournée Hauts de France & Pays Basque

TELEVISION

2023 ALEXANDRA EHLE Réal : Corinne Bergas France 3

2023 PETITS SECRETS EN FAMILLE TF1

2022 UN SI GRAND SOLEIL ép 1058 à 1062 rôle : Raphaëlle Gibert France 2

2020 PLAYLIST film de Nine Antico rôle : Journaliste France Culture

2019 BOUQUET FINAL Petits secrets en famille réal : Martin Day rôle principal : Julie TF1

2013 CENT PAGES BLANCHES Réal : Laurent Jaoui téléfilm rôle : La baby sitter

« Moi je crois qu’un auteur, une autrice, c’est un peu comme un Serial Killer, il a son mode opératoire.

Et à chaque nouvel écrit, à chaque nouveau meurtre, il procède plus ou moins de la même façon, répète les gestes dans un nouveau frisson. »

SAISON 2025